Il faut remonter à Freud pour découvrir les premières approches psychanalytiques du groupe, thème mis en lumière dans Totem et Tabou et L’homme Moïse. Freud qualifie de groupe un ensemble d’éléments liés entre eux. Une masse habitée par des pulsions, des affects et des représentations spécifiques. C’est le passage de la horde au groupe.

Plus tardivement, il poursuivra ses recherches sur ce point en développant la psychologie des masses ainsi que les notions de chef et  d’esprit de corps… Ultérieurement encore, dans Malaise dans la civilisation, il élaborera l’idée que pour fonctionner une communauté doit se souder autour d’un pacte, des lois, une identité commune, moyennant toutefois de petites différences qui permettront à chacun de s’y retrouver. 

Il faudra cependant attendre la fin de la Deuxième Guerre Mondiale pour découvrir les bases théoriques de l’approche psychanalytique du groupe avec Bion en Grande-Bretagne et Anzieu en France. En pédagogue et praticien expérimenté, René Kaës nous résume dans ce volume l’évolution de cette théorie ainsi que son approche personnelle de la question.      

Citons encore Ophélia Avron, dont la longue expérience a permis de mettre au jour de subtiles distinctions dans l’organisation des émotions et pulsions qui affleurent dans les groupes.

Un aspect intéressant  – et d’actualité  – développé dans cet ouvrage (songeons les violences urbaines et des banlieues) concerne la violence dans les groupes et leurs relents d’archaïsme.

Comment procéder afin qu’un groupe fonctionne de manière positive ? En créant un espace de résonance habitée par des alliances inconscientes où se rencontrent le Moi et le Non-Moi. Un contenant d’illusions et de désillusions toujours négociable pour maintenir ce qui est complémentaire.

Les théories de Kaës s’appliquent à toute notion de groupalité, couples-famille, thérapies de groupe, groupes institutionnels.