On vient de le lire, généralement, le psychodrame se pratique en groupe : plusieurs participants et un ou deux psychodramatistes. Néanmoins, parfois, il s’indique dans une forme où un seul patient travaille avec plusieurs thérapeutes. Il peut s’adresser, par exemple, à des personnes ayant des difficultés à se représenter les enjeux sous-jacents et les contradictions que certaines situations leur font vivre, qui ont un vécu traumatique qui n’a pu être élaboré, qui se sentent habituellement menacées par le débordement de leurs émotions….
Concrètement, comment joue-t-on ? L’espace est divisé en trois : d’un côté se tiennent les acteurs-thérapeutes, de l’autre, le patient avec le meneur de jeu, c’est-à-dire un des psychodramatistes, toujours le même, qui assurera la continuité entre les différents jeux, soutiendra le patient dans l’élaboration de ses scènes et se chargera de la reprise verbale de ce qui a été joué, ressenti et montré dans les scènes. Un troisième espace constitue l’aire de jeu.
Un premier temps est consacré à la discussion entre le patient et le meneur de jeu : c’est l’évocation d’une idée, d’une situation et de sa transposition dans un scénario simple. Le patient précise et nomme les composantes de la scène et désigne, parmi les acteurs thérapeutes, toujours en retrait et silencieux, ceux qui prendront les différents rôles.
Vient alors le deuxième temps, celui du jeu proprement dit, qui se déroule dans l’espace de jeu où les acteurs-thérapeutes ont rejoint le patient. Le tout se passe sous le regard du meneur de jeu qui ne participe pas à la scène.
Le troisième et dernier temps sera marqué par l’arrêt de la scène par le meneur de jeu (parfois aussi par le patient). Suivront alors les commentaires entre le patient et le meneur de jeu à propos de ce qui s’est passé dans la scène. Les acteurs, durant cette dernière partie, ont regagné leur place et sont à nouveau silencieux et en retrait.
Chaque séance dure, au total, une demi-heure.
Les séances de psychodrame ne sont pas le seul lieu thérapeutique d’un patient. Elles se déroulent en collaboration avec un suivi individuel.
Certains psychodramatistes sont amenés à utiliser le psychodrame dans une pratique individuelle, d’autres encore nomment psychodrame de dégagement ou psychodrame de remobilisation une période limitée de séances de psychodrame conjointement à la poursuite de leur psychothérapie ou de leur analyse. Cette manière de travailler constitue essentiellement une opportunité de remobiliser une dynamique thérapeutique enlisée.
Lieux où se pratique le psychodrame individuel
