En institution, différents groupes de psychodrame sont constitués de personnes adultes vivant avec un handicap mental sévère ou modéré. La personne handicapée mentale est un être de langage comme tous les autres mais son expressivité limitée est difficile à comprendre.
L’outil que constitue le psychodrame se révèle efficace et indiqué là où les thérapies classiques échouent. La gestion ainsi que l’accompagnement de ces personnes semblent poser actuellement de plus en plus de difficultés au personnel d’encadrement (adaptation, intégration, conflit, crise, débordement, traumatisme, autonomie, sexualité, deuil, maladie, vieillissement…). Comment aider les personnes handicapées mentales à sortir de leur souffrance, comment aider le personnel éducatif et soignant à trouver des pistes qui s’ouvrent vers un nouvel horizon et redonner une perspective créative ? Telles sont les questions auxquelles le psychodrame en tant que psychothérapie, par son dispositif, son support à l’expression personnelle permet de répondre.
Imaginez un seul instant qu’une personne handicapée mentale, objet de tant de soins et de sollicitude depuis de nombreuses années puisse, grâce au psychodrame, pendant un moment, devenir acteur et auteur de sa vie ! Entre sa parole non-dite et son geste parlant, celle-ci peut être amenée, de façon synergique par le dispositif psychodramatique, à se représenter c’est-à-dire à se présenter autrement. Il lui est permis de jouer ce qui l’a traumatisée dans l’enfance et de peu à peu dénouer ce qui l’entrave psychiquement pour reprendre son évolution affective. Cette méthode thérapeutique, par la représentation et la symbolisation, semble faciliter l’écoute du langage corporel de ces personnes dont l’expression verbale est très limitée. La séance psychodramatique transforme un espace de parole et d’écoute en un lieu de découvertes. En séance ces personnes ne paraissent plus « débiles » ! Cette approche originale permet une rencontre nouvelle, une possibilité de croissance et d’accompagnement tant pour le « déficient mental » que pour l’équipe éducative. Face à certaines situations, il suffit parfois de peu, d’une étincelle pour retrouver de l’espoir !