A la différence du psychodrame, le jeu de rôle a une visée exploratrice et expérimentale par rapport aux “rôles” que joue une personne, souvent son rôle professionnel. Ainsi Madame Lesieur s’intégrera dans un groupe de psychodrame pour des raisons thérapeutiques mais pratiquera du jeu de rôle si son objectif est de mieux répondre au téléphone. Et les jeux seront différents si elle est écoutante à Télé Accueil ou assistante dans un service après vente. Même si toute sa personnalité est active quand elle répond au téléphone, en jeu de rôle, on ne travaillera qu’une partie, protégeant ainsi les zones plus intimes qui n’ont pas à être dévoilées dans une session à laquelle participe d’autres collègues, par exemple.
Le jeu de rôle constitue aujourd’hui un outil pédagogique permettant de clarifier des situations complexes, de tester de nouveaux projets et de mettre en pratique des connaissances théoriques. Il est pratiqué dans des situations extrêmement variées, telles que : affiner des compétences professionnelles (apprendre à gérer une équipe, négocier, déléguer, gérer des conflits, affronter des rapports avec l’autorité …), dépasser des situations de stress (passer un examen, oser s’exprimer dans une nouvelle langue, avoir un premier entretien d’embauche, donner cours à une classe récalcitrante….). Comme on l’a vu précédemment, il est également approprié dans le cadre de supervisions de groupes composés de membres d’une même équipe ou ayant des pratiques semblables. L’animateur propose de mettre en scène une situation problématique, de faire jouer les participants et d’expérimenter ainsi une multitude de pistes et d’approches possibles.
Le jeu de rôle développe l’empathie, les compétences et la créativité. Il permet également de jouer des histoires, des contes, des rôles du répertoire de théâtre comme entraînement à la spontanéité.
Au cours de séances de jeu de rôle, aucune interprétation n’est faite par l’animateur, c’est ce qui différencie également jeu de rôle et psychodrame.