Chaque hôpital psychiatrique crée son lieu de soins. La société leur délègue de prendre en charge des personnes qui sont en décrochage par leurs souffrances psychologiques. Il s’agit de les rendre à nouveau fonctionnelles ou de leur assurer les meilleures conditions humaines de vie et de soins.
Au début des années 1940, les équipes soignantes prennent conscience que le rapport soignant-soigné se rapprochait d’un champ carcéral. Elles ont souhaité mettre à profit les moyens existants pour changer la relation d’aide. Si, pour Jean Oury, la psychothérapie institutionnelle est indissociable de la psychose, la psychothérapie institutionnelle, au sens large, consiste à offrir un lieu de vie ouvert à un champ thérapeutique. Créer une ambiance de vie institutionnelle tolérante, conviviale et des règles claires, aide le patient à ne plus être l’objet du soin mais l’acteur de celui-ci.
Le psychodrame s’inscrit dans cette dynamique. Les règles (a contrario d’un règlement) offrent un cadre thérapeutique à la fois protecteur et interpellant. Son utilisation nécessite une adaptation aux réalités de chaque service d’un hôpital psychiatrique. Le psychodrame par son côté créatif offre un champ d’interventions psychothérapeutiques très varié et très ciblé : Dans le cadre d’un groupe de parole, un jeu psychodramatique peut être proposé à un moment approprié. Un groupe de sensibilisation au psychodrame permet un début d’exploration de situations problématiques et l’accès à une psychothérapie de groupe inconnue. Les patients hospitalisés pour une longue durée bénéficient d’un groupe d’évolution personnelle.
Les hôpitaux psychiatriques instituent des lieux de vie auxquels les patients doivent se soumettre. Un groupe de psychodrame est un des moyens pour redevenir acteur de sa propre existence dans ceux-ci.