L’auteur nous invite, au-delà de l’inconscient, à découvrir l’étendue de la production des actes psychanalytiques. En effet, les acquis d’une analyse s’ouvrent sur des possibilités multiples et qui dépassent le champ de la psychanalyse. La parole gagnée sur l’in-fantia inaugure l’accès à l’inconscient et fait surgir la question: la psychanalyse, science ou art ?   

A travers un cas clinique l’auteur insiste sur l’importance de l’impasse, le voyage à travers ce quelque chose qui résiste et qui se fraie un chemin vers la parole. Le psychanalyste prête ainsi son appareil à penser à l’analysant.

Scarfone étudie parallèlement la notion de perlaboration chez Winnicott et chez Freud. Si l’on relève incontestablement un certain nombre de divergences, ils se retrouvent pour constater que le psychanalyste ne doit jamais chercher à diriger le patient. Jean-François Lyotard évoque la troisième oreille du psychanalyste, totalement neutre – les deux autres étant totalement bouchées, semblables à la page blanche dans l’écriture –, ce qui permet au psychanalyste d’être totalement disponible pour percevoir l’imprévisible, l’inachevé. « On creuse, sculpte, dénoue, mais l’impression d’avancer est toujours problématique, qui nous fait miroiter l’idée d’un lieu à atteindre, d’une terre promise », écrit l’auteur.

Si nous pouvons désencombrer notre existence, qu’en est-il de la civilisation ? La barbarie est-elle derrière nous ? Un retour éventuel ou seulement une sorte de régression ? Pour répondre à ces questions, l’auteur se réfère longuement à Kafka et à Hannah Arendt en montrant – comme l’a écrit cette dernière – que « l’acte de penser est appelé à balayer les pensées congelées, le déjà pensé ». C’est dire que la destructivité inhérente au penser a des racines pulsionnelles qui surgissent entre le passé et l’avenir. Pulsions/sauts hors de l’histoire dont seul l’acte de penser peut saisir le sens.